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La vie des entrepreneurs : Interview d’Anthony Arsac

Anthony Arsac, fondateur et animateur du blog Business Academy et jeune entrepreneur, nous confie son sentiment sur la création d’entreprise, nous présente son projet et aborde le point spécifique d’être étudiant-créateur.

1/ Au travers de votre Blog Business Academy, vous offrez astuces, conseils, liens utiles sur l’entreprenariat : mais qu’en est-il de votre vision de l’entreprenariat ? C’est quoi être entrepreneur, pour vous ?

Ma vision de l’entrepreneuriat repose sur un simple jeu de construction, l’entrepreneur est cet enfant qui décide de construire une maison de lego et qui va tout mettre en Å“uvre pour concrétiser l’image qu’il a dans la tête. Souvent tout commence par un rêve, puis vient le temps d’estimer et de rassembler les ressources nécessaires. Enfin, on construit ce projet jusqu’au jour où on peut s’arrêter un peu pour le regarder. Notre enfant peut alors dire « papa, regarde c’est moi qui l’ai construite ! », c’est un peu ce que se dit l’entrepreneur quand il regarde son entreprise avancer. Entreprendre, c’est avant tout construire, d’une idée qu’on a dans la tête on va en façonner une réalité de ses mains.

2/ Vous disiez, il y a quelques semaine « avoir plongé » dans le bain de la création d’entreprise : peut-on en savoir un peu plus sur vos projets ?

Quand j’ai écris cet article je développais un concept autour du loisir vidéo, nous étions en négociation pour des droits de diffusions et malgré la pression de nos partenaires nous n’avons pas voulu engager d’argent avant de conna ître les modalités imposées … deux ou trois semaines après mon article nous avons appris que le montant de ces droits ne rendaient pas le projet viable. Nous sommes tombé de très haut. Mais j’ai refusé de m’en tenir à cet échec, ayant des projets plein la tête il m’a fallu une semaine pour me relever et repartir avec mes associés. Du coup je me retrouve dans l’univers internet que j’ai presque quitté il y a quelques années et nous développons un site e-commerce basé sur des concepts 2.0. Pour le moment nous recherchons encore l’agence de développement qui saura nous taper dans l’Å“il ainsi que des fonds pour concrétiser cette construction, il reste encore pas mal de travail donc.


3/ Comment prend on la décision de se lancer dans la création d’une entreprise ? Quelles questions vous êtes-vous posées ? Quelles questions vous ont posé les autres ? Comment votre entourage a-t-il réagi ? Comment avez-vous répondu à leur angoisse ?

Dans mon cas ça n’a pas vraiment été une décision dans le sens où je n’ai pas le sentiment d’avoir à un moment hésité entre créer une entreprise ou trouver un emploi, la question que je me posais depuis des années était quand est-ce que je me lance et avec quel projet ? Il n’y a eu qu’un moment cette année où j’ai approché une remise en cause de mes objectifs professionnels : lorsque j’ai clairement mis à plat les concessions que je devais faire pour réaliser mon rêve (pas de salaires alors que mes amis gagnent déjà leur vie, pas d’indépendance vis-à-vis de mes parents ce qui n’est pas évident quand on est pas célibataire, abandon de mes projets de voyages, etc.) mais cela n’a pas durée longtemps car il m’a fallu mettre à plat les avantages à créer ma boite (plaisir, liberté, autonomie, responsabilités, défis, etc.).

Avec mes proches cela est un peu plus délicat, ma famille ne comprend pas pourquoi je ne veux pas attendre pour me lancer afin de mettre de l’argent de côté. Je suis personnellement très gêné face à mes parents qui ne comprennent pas mon choix mais qui me soutiennent malgré tout. En revanche mes amis sont toujours très contents quand je leur relate mes histoires entrepreneuriales, leur soutient moral est capital. Face à ces deux types de réactions, il y a quelque chose à faire. Pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi ne pas attendre 35 ans pour entreprendre, je réponds que c’est à 20 ans que je peux faire ces concessions, pas quand je serais marié, 2 enfants et 1 chien. Quand on arrive à la fin de ses études, on a qu’une hâte : travailler pour vivre sa vie. Mais je préfère avoir une vision à long terme et me dire que je capitaliserais plus sur mon expérience en entreprenant aujourd’hui. Quant à ceux qui vous soutiennent quoi que vous fassiez, il faut savoir prendre du recul. Même si leur réaction est indispensable à votre moral il ne faut pas baser ses décisions uniquement sur leur réaction biaisée par trop de sympathie.

4/ Aujourd’hui, dans quel état d’esprit êtes-vous ? Quels freins ou difficultés rencontrez-vous et comment les surmontez-vous ? Quelles satisfactions vous procure chaque jour votre projet ?

Aujourd’hui je partage des sentiments de plaisir (j’aime ce que je fais !), de honte (j’ai monté des projets mort-nés), de confiance (on a un projet qui tient vraiment la route avec des opportunités très intéressantes) et de peur (l’échec rend il plus fort ou est-ce que je ne suis pas fait pour entreprendre ?). J’aime cet entrepreneur totalement paradoxal, la capacité d’un entrepreneur à résister à des ascenseurs sentimentaux et à des remises en question doit à mon sens être importante.

Les difficultés que je rencontre aujourd’hui sont principalement dues à mon inexpérience, je ne sais pas toujours comment aborder un problème, par où commencer, comment faire ce que je dois faire … cela est également parfois une force (c’est ce qui me rassure en fait !) puisque cela m’oblige à « réinventer » des solutions et des méthodes plus personnelles et imaginatives que je n’auraient pas apprises dans un grand groupe. Et ma satisfaction est directement liée à tout ceci, je suis satisfait de voir ma maison se construire petit à petit, même si il me manque beaucoup de pièces, je travailles d’arrache pied pour les rassembler et les assembler afin de pouvoir dire un jour « regarde, c’est ma boite, je l’ai construit tout seul ! », bon je précise quand même que derrière le « tout seul » il y a mes associés bien évidemment, et j’espère de futurs partenaires.


5/ Etudiant et créateur d’entreprise, c’est possible : comment concilier les deux ? Quels conseils donneriez-vous à des étudiants porteurs de projets qui souhaitent lancer leur activité ?

C’est tout à fait possible ! Si vous souhaitez en être convaincu je vous invite à la conférence « créer pendant ses études » qui aura lieu au salon des entrepreneurs de Lyon cette semaine, ou encore à venir voir l’Association des Jeunes Entrepreneurs Lyonnais dont je fais parti. Mais j’ai quand même été bien aidé puisque je suis en école de commerce et que j’ai suivi une dominante management des PME et création d’entreprise. Aujourd’hui je n’ai plus de cours puisque mes examens sont finis (que j’ai quand même réussi comme quoi cela n’a pas forcément un impact négatif … au contraire à mon sens !). Pour moi, créer pendant ses études a un intérêt tout aussi important pour son projet que pour ses études. Pour son projet, cela permet de bénéficier d’un suivi, même informel, avec des professeurs qui sont souvent très heureux de vous aider et d’apporter leur expertise, leurs conseils. Pour ses études, car cela leur donne une approche vraiment concrète. Je sais que chaque notion abordée en cours a été le moyen pour moi de l’imaginer appliquée à mon projet ce qui permet de comprendre plus facilement et d’être bien plus efficace et pragmatique … alors que les étudiants sont souvent jugés trop théoriques, la faute à qui ?

Je conseilles à un étudiant qui veut se lancer … de se lancer bien sûr car il a à sa disposition bien plus de ressources qu’il n’en aura plus tard, il recevra également beaucoup plus de sympathie de la part de professionnels qui l’aideront plus facilement. Son véritable facteur clé de succès sera sa capacité à trouver de l’aide pour combler son inexpérience. Mais j’ai surtout envie de dire que la création d’entreprise n’est pas réservée à quelques élites de 50 ans. Une école qui apprendrait à ses étudiants l’esprit d’entreprendre plus que l’esprit d’entreprise serait pour moi une école motrice, innovante et créatrice de richesse. Elle ne dirait pas à ses étudiants « t’as bien le temps de créer ta boite gamin, tu ferais mieux de bucher sur tes bouquins » pour après leur reprocher un manque de professionnalisme et leur servir un stage photocopieuse. Malheureusement la France a encore bien des efforts à fournir face aux Etats-Unis, au Canada ou à la Suède.

J’ai 22 ans, je finis mes études et j’ai pourtant un métier qui n’est dans aucune fiche d’orientation scolaire : entrepreneur. Comment est-ce possible ? Parce qu’on ne choisit pas la façon dont on veut mener sa vie sur un catalogue administratif , 50% des jeunes veulent créer leur entreprise, 6% à la fin de leurs études et 3% le font réellement … Francis Bacon affirmait pourtant la phrase suivante : « Les jeunes sont plus aptes à entreprendre qu’à gérer ».

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