La vie des entrepreneurs : Interview de Pamela Strawgate
Dans cet article
Pamela Strawgate est la fondatrice de PS Coaching. Américaine, vivant en France, elle accompagne des entrepreneurs et créateurs, principalement des femmes, dans leur développement personnel et professionnel. Nous lui avons demandé de comparer les cultures entreprenariales qu'elle connait et de nous livrer quelques conseils pour se lancer et réussir.
1/ Qui sont les gens qui font appel à vos services de LIFE coaching ?
Mes clients sont essentiellement des femmes entre 35 et 75 ans qui cherchent à donner un sens à leur vie actuelle. Elles se posent de grandes questions une fois confrontées à une situation qui ne leur convient plus. Les situations sont variées. Il peut s’agir d’un travail qu’elle n’aime plus, la perte d’un travail ou d’un être cher, le vide des enfants partis de la maison, une relation qui ne fonctionne plus, l'intégration dans une nouvelle ville ou un nouveau pays… Elles souhaitent un soutien extérieur pour faire face à une transition qui s’avère aujourd’hui inévitable.
Comme je suis bilingue et que je travaille beaucoup par téléphone ou skype, elles parlent anglais ou français. Elles vivent donc dans des pays anglophones comme les Etats Unis, l’Australie ou les pays francophones comme la France et Monaco. Mais j’ai aussi des clientes de nationalité Hollandaise et Allemande qui parle anglais.
2/ Que manque t-il le plus souvent aux personnes que vous accompagnez pour réussir ? Quels sont leurs principaux besoins, leurs principales craintes ?
Les choses qui manquent le plus souvent à mes clients sont la clarté et le courage. Ce sont en général des personnes extraordinaires, très courageuses en temps normal. Mais face à une situation qui les perturbe et qui perdure depuis un certain temps avant qu’elles passent à l’action (faire appel à un coach entre autres choses), elles ont parfois perdu confiance en elles et n’arrivent plus à savoir exactement ce qu’elles veulent. Elles ont besoin d’être écoutées, rassurées, guidées, et de nouveau responsabilisées dans leur choix et dans leurs actions.
3/ Quelles sont les différences marquantes entre la culture entreprenariale française et américaine ?
Les anglophones sont plus facilement dans l’action et l’optimisme. Les français sont beaucoup dans la réflexion qui retarde ou même empêche l’action. De manière générale, les français passent d’abord par la case « non, ce n’est pas possible » avant de trouver, éventuellement, des solutions. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Les anglophones sont dans l’esprit « tout est possible quand on veut ». Pourquoi faire compliqué quand cela peut être si simple ?
4/ Que pensez-vous des entrepreneurs français et de la culture entreprenariale, en générale, en France ?
Je suis fréquemment impressionnée par les français qui ont le courage et la persévérance de monter leur affaire en France et réussir. Malgré les changements depuis quelques années dans les conditions qui sont sensées faciliter la création d’entreprise et toutes les incentives à cela, c’est toujours un parcours de combattant, très lourd à gérer et souvent très coûteux. Je suis aussi impressionnée par leur créativité à détourner certaines dispositions à leur avantage, comme l’association 1901 qui couvre un très large éventail d’activités !
5/ Quels conseils donneriez vous à un entrepreneur entrepreneurs qui souhaite lancer son activité, mais est encore hésitant ?
Parler à son entourage de son idée pour la valider. Chercher des contacts si besoin dans son propre réseau ou des réseaux professionnels. Chercher des informations fiables auprès des professionnels (compta, avocat, associations, etc). Profiter des dispositifs et concours disponibles pour des créateurs comme l’ACCRE ou l’ADIE. Entrer en contact avec des incubateurs comme Paris Pionnières et pépinières locaux. Et si vous êtes sûr de votre idée, foncez ! N’écoutez pas les gens qui disent non, sauf si c’est une très grande majorité ET qu’ils justifient leurs doutes. Ne laissez pas le pessimisme et la peur des autres vous infecter. Comme je dis souvent à mes clientes : créez votre chance, reconnaissez la et surtout, saisissez-la. Vous pouvez accepter ce qui vous arrive ou vous pouvez créer ce que vous voulez. C’est votre choix !