La vie des entrepreneurs : Interview de Jean-Philippe Martinez
Dans cet article
Jean-Philippe Martinez est directeur de la Pépinière d'entreprise EOLE de Narbonne et Consultant Sénior en charge du département Entreprises au sein du Cabinet Interfaces. Il organise actuellement le 2ieme concours à la Création d'Entreprises de Millau auquel entreprise-facile s'est associé pour les récompenses des lauréats. Spécialiste du financement des entreprises, Jean-philippe Martinez, nous propose un point sur les formes de financement des entreprises.
1/ Quelles sont les différentes formes de financement auxquelles les entreprises peuvent faire appel ?
Délicat de résumer les différentes sources de financement, néanmoins ont peut retenir 3 catégories :
1- Les financements en fonds propres qui comprennent:
- Les sommes apportées par le créateur (qui peuvent venir d’un prêt personnel -plutôt à déconseiller- ou d’un prêt d’honneur)
- Les sommes apportées par les amis, les proches
- L’argent apporté par les sociétés de capital investissement
2- Les financements bancaires et organismes associés qui comprennent:
- Les emprunts à moyen et long terme
- Les crédits baux sur matériel et immeuble
- Les découverts
- Les financements de l’exploitation (découvert, escompte, affacturage)
3- Les aides financières qui peuvent être mobilisées au niveau national (OSEO…) ou auprès des collectivités locales (Conseil Régional, Conseil Général…). Ces aides peuvent prendre la forme de subvention, d’avance remboursable, de « prêt sur l’honneur »….
2/ Quand on commence une recherche de financement, y a t-il une méthodologie à suivre ou à s'imposer pour optimiser et réussir sa démarche ?
Il est indispensable d’être accompagné dans sa démarche, surtout pour les projets qui doivent mobiliser des fonds de manière conséquente.
Par exemple au niveau des aides financières on peut parler d’un véritable maquis. Donc difficile d’identifier celles qui correspondent à nos besoins. De plus il faut être en mesure de les mobiliser au bon moment et surtout de conna ître au-delà du règlement des aides la jurisprudence. Tout cela afin d’éviter de monter des dossier qui in fine sont refusés.
3/ Comment se faire conna ître des investisseurs potentiels ?
En ce qui concerne les sociétés de capital risque il est aisé de les identifier le site de l’AFIC (Association Française des Investisseurs en capital) qui publie une liste.
Par contre au niveau des business angels, ces personnes qui investissent à titre personnel une partie de leur patrimoine dans un projet, il est plus délicat de les identifier. C’est pour cela que se sont crées des réseaux de business angels. Le gouvernement vient de publier la liste des réseaux de business angles qu’il a contribué à créer : http://www.pme.gouv.fr/gazelles/reseauxba.pdf
4/ A partir de quand faut-il faire appel aux investissements externes ? Pendant quelle phase de réflexion ou à quel stade d'avancement du projet ou de développement de l'activité ? Est-ce qu'il y a un moment où c'est trop tôt, ou bien un où c'est trop tard ?
D’une manière générale c’est la nature même du projet qui impose naturellement l’appel à des investisseurs. Lorsque vous souhaitez développer un produit innovant, que la phase de recherche et développement doit durer 2 ans et que vous devez mobiliser 100 000 euros…..
A moins de disposer d’un patrimoine personnel il faudra bien trouver une solution externe…
De la même manière lorsque vous être une entreprise par exemple qui fabrique des palettes en bois et que vous souhaitez doubler vos capacités de production… et que le banquier vous dit d’accord mais en contrepartie il faut augmenter votre capital pour faire face à l’augmentation du besoin en fonds de roulement…là encore vous n’avez pas le choix
5/ Qu'est- ce qu'un bon dossier de demande de financement de projet ou de développement ?
Ce qui fait l’intérêt de notre métier (accompagner les créateurs d ‘entreprises) c’est justement que personne ne peut répondre dans l’absolu à cette réponse. Vous pouvez avoir en face de vous un HEC ou polytechnicien bon teint qui vont échouer alors qu’un jeune plutôt « babcool » va réussir ; vous pouvez avoir un business plan validé par les plus grands cabinets de conseil et au final c’est le dépôt de bilan.
L’alchimie entre l’entrepreneur et son projet reste encore mystérieuse…
Le jour où quelqu’un aura élaboré une grille de lecture universelle des dossiers permettant d’évaluer de manière certaine la réussite d’un projet, ce jour là je suis certain d’une chose : cette personne sera milliardaire car tout le monde voudra acquérir la formule magique.
6/ Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ?
Ne pas préparer ses rendez vous avec les chargés d’investissements… Compte tenu du degré de sélectivité je ne crois pas aux séances de rattrapage…si vous n’avez pas convaincu lors du premier entretien il n’y en aura pas un second….
7/ Quels conseils donneriez-vous à un créateur ou entrepreneur qui souhaite faire financer son projet ou son développement ?
L’accompagnement par des personnes aguéries à ce type de négociation me semble indispensable. D’abord parce qu’il est nécessaire d’évaluer si votre projet est susceptible d’intéresser les capitaux risqueurs, inutile de perdre du temps à concevoir un business plan spécifique, à envoyer plusieurs documents pour n’obtenir aucun rendez-vous.
Vous souhaitez vous inscrire au « Concours à la création des entreprises de Millau », téléchargez le dossier de candidature sur le site de La Communauté de Communes Millau Grands Causses. Date limité de réception des dossiers: 14 décembre 2007
Pour toutes demandes d'informations et aide dans le montage du dossier de candidature, vous pouvez solliciter le cabinet INTERFACES en charge de l'organisation du concours.
Retrouvez toute l'actualité sur le financement des entreprises sur le Blog de Jean-Philippe Martinez : capitalsocial.fr