Histoires de fondateurs – Guy Kawasaki
Dans cet article
L’article qui suit est la traduction de l’article «Founders at Work» de Guy Kawasaki. La traduction et publication sont autorisées par l’auteur: retrouvez régulièrement sur notre blog les articles de Guy Kawasaki.
Voici une photo de mon exemplaire de Founders at Work: Stories of Startups’ Early Days. (Les fondateurs à l’action: histoires de démarrages de startups). Ce livre a dépassé mon record du livre portant le plus de post-it. Mon système est de mettre des post-its de la façon suivante: en haut les idées pour mon prochain livre et sur le coté les idées pour ce blog.
Comme vous pouvez le voir, c’est une mine d’or, on y retrouve de fantastiques histoires sur l’esprit d’entreprise. Voici une liste de quelques-unes de mes préférées. L’enseignement majeur: l’esprit d’entreprise est une question de tactique, de Chutzpah (insolence, audace, impertinence), de ne pas savoir que certaines choses se font d’une certaine manière, et de savoir faire les choses sans avoir assez d’argent. Certaines parties vous feront hurler de rire.
1- Sabeer Bhatia (Hotmail) sur la façon dont il a décidé si il fallait révéler ou pas aux capitaux risqueurs la vraie idée qu’il voulait faire financer. «Si ils passent le test, si ils ne nous rejettent pas pour de mauvaises raisons et si ils disent plutôt: ‘OK, nous ne faisons pas attention au fait que vous soyez jeunes, non plus au fait que vous n’ayez pas d’expérience en management‘, alors c’est seulement quand ils commenceraient à démolir la fausse idée, que nous partagerions l’idée de Hotmail avec eux.»
2 – Woz (Apple), «Toutes les meilleures choses que j’ai faites chez Apple venaient du fait de (a) ne pas avoir assez d’argent, et de celui de (b) ne l’avoir jamais fait auparavant, jamais».
3 – Mitch Kapor (Lotus), sur le montant d’argent qu’il a demandé à Sevin-Rosen. «J’ai du dire que nous avions besoin de deux à trois millions de dollars. Nous n’avions rien. Nous avons en main une première version sous-développée d’une feuille de calcul, et moi, et John Sachs. Je sentais que s’était le seul montant que je pouvais demander sans être totalement ridicule.»
4 – Evan Williams (Blogger.com) sur la façon dont il a levé de l’argent pour acheter plus de serveurs. «Nous avons mis un message sur notre site Web, qui disait, ‘OK, nous savons que Blogger est vraiment lent. C’est parce que nous avons besoin de plus de matériel. Nous n’avons pas l’argent pour l’acheter, donc donnez nous de l’argent, nous achèterons du matériel et Blogger deviendra plus rapide‘.»
5 -Tim Brady (Yahoo). «La chose la plus drôle dont je me souviens est l’énorme tempête en mai 95 et la baisse du réseau électrique pendant quelques jours. Nous avons été obligé de louer un générateur électrique et de le faire tourner au diesel pendant 4 jours, 24 heures sur 24. Nous étions en train de rire, ‘Combien de litres consommé par page aujourd’hui ?‘»
6 – Mike Lazaridis (Research in Motion) sur l’importance de recruter des étudiants. «Ce qui est important pour moi ce sont les panneaux placés à l’arrière du bâtiment. Bien sûr tout le monde sourit devant ça. Je leur ai expliqué, ‘Je me fiche que quelqu’un d’autre sache où se trouve le bâtiment. Tout ce que je veux c’est que les étudiants arrivent à nous trouver.»
7 – Mike Ramsay (Tivo): «Je me rappelle un week-end, nous avons emmené la société entière, ce qui représentait environ 60 personnes, nous sommes allés dans tout les grands magasins d’électronique Fry’s de la Silicon Valley, parce que nos produits s’y vendaient. Nous avons mis en place des démonstrations de nos produits. C’était génial parce que presque personne ne se rendait compte de ce que c’était de vendre dans un grand magasin !».
8 – Paul Graham (Viaweb): «Aucun d’entre nous ne savait programmer un logiciel sur Windows, et nous ne voulions pas apprendre. Cela ressemblait à une énorme monstre à vapeur qu’il fallait à tout prix éviter. Alors la première chose que nous avons pensé lorsque nous avons eu l’idée des applications Web fut ‘Dieu merci nous n’aurons pas à programmer sous Windows’.»
Sur le fait de lever de l’argent: «Le conseil que je donnerais c’est de ne pas avoir à lever d’argent auprès d’investisseur. Je dirais qu’il faut dépenser aussi peu que possible, car chaque euro que vous aurez des investisseurs vous sera coûtera la peau des fesses..»
9 – Catarina Fake (Flickr): «Flickr a commencé comme un gadget. Ce n’était pas réellement un produit. C’était une sorte de messagerie instantanée dans laquelle vous pouviez mettre des photos et montrer aux gens ce que vous regardiez.»
10 – Brewster Kahle (Thinking Machines): «La bénédiction de Thinking Machines et la malédiction de Thinking Machines furent d’avoir beaucoup d’argent. Si vous avez beaucoup d’argent, alors vous ne prêtez pas attention aux gens qui vont vous payer dans le futur, les clients.»
11 – Chuck Geshke (Adobe) sur la réaction des épouses des dirigeants de Xerox à une démonstration au parc technologique de Xerox en 1977. «Elles aimaient ce truc. Elles étaient assises et jouaient avec la souris, elles ont changé quelques petites choses sur l’écran, elles ont appuyé sur le bouton d’impression, et sur le papier c’était pareil que sur l’écran. Elles ont dit, ‘Wow, c’est vraiment bien. Cela changerait vraiment un bureau s’il était équipé de cette technologie‘.».
[C’est pourquoi vous devriez toujours écouter votre femme. Et si vous êtes une femme vous ne devriez jamais écouter votre mari]
12 – Ann Winblad (Open System). «Donc je suis en face de ces 60 ou 70 types, ces types qui sont probablement dans leur 50e année, moi dans ma 20e et nous avions une opération spéciale, où nous disions, si vous me donnez aujourd’hui un chèque de 10.000$, vous pouvez avoir des droits illimités sur un de nos modules… Je suis rentré avec, je pense, entre 12 et 15 de ces chèques de 10.000$ dans mon sac.
13 – James Hong (Hot or Not) sur son premier site béta. «Mon père est la première personne qui ait vu Hot or Not en plus de Jim et moi, et il est devenu dépendant ! Mon père ! Un retraité chinois de 60 ans, qui, étant mon père, est supposé être asexué, et là il dit: ‘Elle est chaude. Celle la n’est pas chaude du tout‘.»
14 – James Currier (Tickle). «Quand nous avons lancé la société, nous voulions changer le monde, et nous avions tous ces test sur le site pour aider les gens dans leur vies. Nous avions le test d’anxiété, les relations parentales, et les tests de communication. Et personne n’est venu… ‘Faisons un test pour savoir quelle race de chien vous êtes‘… Nous l’avons mis en ligne, et huit jours plus tard, nous avions un million de personnes sur notre site…»
15 – Mena Trott (Six Apart) sur ses premiers rendez-vous avec l’actuel PDG de la société, Barak Berkowitz. «Barak a dit, ‘C’est une bonne idée pour un business de niche, cela ne nous intéresse pas d’investir dedans’. Au début nous avons pensé, ‘Qui est cet abruti ? Pourquoi il nous dit ça ?’»
Ce ne sont que quelques pépites. Vous devriez vous procurer la mine entière.
La traduction et publication de cet article sont autorisées par l’auteur: retrouvez régulièrement sur notre blog les articles de Guy Kawasaki.
Guy Kawasaki est Directeur de Garage Technology Ventures, une société de capital-risque qui investit tôt dans les sociétés. Guy est également éditorialiste pour Entrepreneur Magazine. Auparavant, Guy avait le titre d’Apple Fellow chez Apple Computer, Inc. Guy est l’auteur de huit livres, incluant L’art de se Lancer, Rules for Revolutionaries, How to Drive Your Competition Crazy, Selling the Dream, and The Macintosh Way. Guy possède un BA de l’Université de Stanford et un MBA de l’UCLA, ainsi qu’un Doctorat honorifique du Babson College.