Adrien Priss nous parle de Sens Pressé : la success story de l’anti-gaspi
Dans cet article
Sens Pressé, anciennement Moi, Moche et Bon, est une entreprise strasbourgeoise formée en coopérative en 2015. L’initiative part de trois étudiants strasbourgeois qui ont à cœur la revalorisation des écarts de tri des fruits et légumes en les transformant en jus 100 % français. Cette entreprise innovante a continué à se développer à travers la France depuis ces dernières années. Nous avons eu la chance d’échanger avec Adrien Priss, président de Sens Pressé.
Comment l’aventure Moi, Moche et Bon, récemment devenue Sens Pressé, a commencé ?
C’est une aventure qui a démarré en 2015 par un constat qui est celui du gaspillage alimentaire à la source. Le gaspillage alimentaire a lieu à toutes les étapes de la chaîne de valeur, de « la fourche à la fourchette ». Ce gaspillage alimentaire à la source est lié à ce qu’on appelle le calibrage alimentaire, il y a des écarts de tri. Ce qui représente tous les fruits ou légumes qui sont soit trop gros, trop petits ou trop difformes. Ces fruits et légumes ne se retrouvent pas sur les étals des supermarchés.
C’est dommage, car ils sont tout aussi bons et nutritifs que ceux retenus. D’une part, c’est de la nourriture produite qui n’est pas consommée. Mais c’est aussi une valeur non perçue pour le producteur qui a fourni le même niveau d’investissement.
Comment s’organise l’activité de Sens Pressé ?
On a un réseau de producteurs auquel on rachète en direct leurs écarts de tri selon la saisonnalité des fruits. C’est de la transformation pure de fruits et légumes en jus. On a démarré avec les pommes d’Alsace, et puis on a développé d’autres références comme les agrumes qu’on va chercher en Corse. Toujours en 100% écart de tri et en 100% français.
Vous avez rejoint Sens Pressé en cours de route, comment avez-vous intégré ce projet ?
J’ai rejoint l’aventure il y a trois ans et demi environ. J’avais rencontré Jérémy Flippes et Xavier Haas, fondateurs de la société, sur des salons. J’ai ensuite travaillé en tant que consultant et nos chemins se sont recroisés pendant la période du COVID-19. C’était une période difficile, car nous sommes une entreprise active dans la restauration.
On s’est interrogé sur le modèle et il y a vraiment eu un alignement de vision. J’ai fini par rejoindre l’aventure à ce moment-là, pour accompagner Jérémy et Xavier dans le développement de Moi, Moche et Bon (Sens Pressé).
Qu’est-ce qui vous anime dans votre activité au quotidien ?
Pour commencer, l’activité en elle-même. Il y a un vrai engagement derrière, d’un côté il y a le fait d’apporter une solution de bon sens contre le gaspillage alimentaire : la transformation. Mais il y a aussi nos valeurs. Faire de bons produits, savoir où ils sont sourcés, d’où viennent les matières premières et comment elles sont produites. Chez Sens Pressé, on prend les fruits et les légumes puis on les presse, on les met en bouteille et on pasteurise. C’est tout.
On a également envie d’être co-constructeurs du monde de demain. Un avenir où on peut s’alimenter sans mauvaise conscience et tendre vers une alimentation qui soit durable et responsable. Pour résumer, je dirai que ce qui m’anime sont les valeurs que véhicule Sens pressé : transparence, éthique et coopération.
Comment les valeurs de Sens Pressé se reflètent-elles ?
Par la dynamique de transparence envers les consommateurs, mais aussi dans nos relations partenariales. On a une mission presque pédagogique, celle d’accompagner les consommateurs sur des notions de simplicité et de plaisir. On a presque envie de leur dire « vous n’avez pas à vous inquiéter de ce que vous allez consommer quand ça vient de chez nous ».
Sens pressé continue à se développer à travers la France, vous avez récemment implanté une nouvelle usine. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est la grande nouvelle !
Chez Sens Pressé, on s’est vraiment posé la question de quelle était la prochaine étape de développement. Pour être capable de transformer plus d’écarts de tri et de toujours continuer à maîtriser notre qualité. On s’est dit que la prochaine étape était d’internaliser la production afin d’être autonome, mais aussi de partager ce savoir-faire.
On s’est alors mis en quête de trouver une ligne de production et on a racheté une ligne d’occasion. De l’anti-gaspi jusqu’au bout !
Où est-ce que Sens Pressé a décidé de poser bagage ?
Sens Pressé s’est donc installé sur le marché d’intérêt national de Strasbourg Eurométropole. On vient de terminer les travaux, on a maintenant un atelier de transformation de jus de fruit.
Cette nouvelle ligne de production va permettre à Sens Pressé de monter en puissance dans son développement et de proposer des prestations d’embouteillage, de conditionnement et de préparation de produits. Cette implantation permet d’être à disposition des producteurs. Mais aussi à d’autres types d’acteurs qui voudraient lancer des boissons ou sous-traiter leur production.
Comment incwo participe à votre développement ?
C’est très simple, incwo est notre CRM ERP. C’est là où on centralise toute notre activité commerciale, c’est de l’innovation. On pilote la gestion de nos stocks, on prépare nos bons de livraison ou encore nos factures grâce à incwo. C’est vraiment notre outil du quotidien.
Pour la suite, qu’est-ce que vous envisagez ? Où est-ce qu’on peut vous retrouver ?
Sens Pressé est dans une phase de développement commercial, particulièrement dans la région Grand Est. L’objectif est de retrouver Sens Pressé dans la plupart des enseignes avec lesquelles on collabore. Ce qui représente quasiment toutes les enseignes de la grande distribution.
Sens Pressé a lancé une gamme bio il y a environ 6 mois, car il y a aussi des écarts de tri en bio. On aimerait continuer à développer notre gamme bio. Mais aussi, poursuivre notre implantation sur le territoire, élargir notre réseau et transformer plus de producteurs à notre initiative !